POUR UN FRONT INTERNATIONAL DE LUTTE
DU PROLETARIAT DE TOUS LES PAYS

Camarades, ouvriers, travailleurs,
Les gouvernements de tous les pays européens poursuivent depuis plusieures années des politiques de démantèlement de l’"état social". Cela vaut soit pour les états qui ont un grand deficit budgétaire, soit pour ceux qui en ont un petit. Les gouvernements justifient ces politiques avec la nécessité d'avoir une monnaie européenne forte et stable. Mais les états européens qui n'adhèrent: pas à l'UME (comme la Grande Bretagne et la Suisse) sont  aussi en train de démanteler, pièce par pièce, l’"état social", et la même politique est menée par les états extra-européens, comme USA, Canada, Japon.
Les vrais motifs du démantèlement du "welfare state" ne sont pas, donc, les déficits budgétaires des états, mais les tentatives de transferer des ressources du salaire différé au profit du capital, de l’"état social" aux entreprises et à la finance. De cette façon le systéme capitaliste mondial décharge sur les travailleurs les coûts de sa crise. Pour faire face à une concurrence de plus en plus animée du marché intemational, il faut augmenter les profits en intensifiant le pillage des ressources naturelles des pays du Tiers monde et accroître l'exploitation des travailleurs partout dans le monde.
D 'autre part la politique capitaliste accentue la concurrence entre travailleurs. Avec la "globalisation" les capitaux parcourent tout le monde, à la recherche de main-d'oeuvre a bas prix. Ainsi ils soumettent les travailleurs au chantage suivant: si vous voulez garder votre place de travail, vous devez accepter des réductions de salaire, augmenter le rythmes et les horaires de travail, renoncer à défendre votre santé sur le travail, etc.
Plus les travailleurs se plient aux exigences de la compétitivitè de "leur" entreprise, et de "leur" economie nationale, plus se déchaîne la concurrence entre eux, une lutte entre frères, dont les seuls bénéficiaires sont le capital national et international, les entreprises et les marchés financiers.
Travailleurs de l’Ouest contre ceux de l'Est, travailleurs européens contre ceux des autres continents et contre les immigrés, ceux qui ont une place de travail contre les chômeurs. Ce processus, qui entraîne les travailleurs dans une lutte fratricide, ne s'arrête même pas devant les frontières nationales: la Jugoslavie a été fragmentée par une véritable guerre, la Tchécoslovaquie a été divisée en deux, en d'autres pays on voit grandir des intérêts qui menacent la division et la fragmentation, comme en Italie, à la Belgique, en Espagne, au Canada.
Il faut arrêter cette spirale, autrement les conditions de vie et de travail de tout le prolétariat continueront à s'empirer sans limites, et augmentera aussi, de plus en plus, le risque de tranformer la "concurrence economique" en une véritable guerre militaire.
Pour bloquer cette escalade, la classe ouvrière et le prolétariat entier doivent arrêter de se concurrencer et doivent s'unir dans un front unitaire international de lutte contre leur ennemi commun: le capitalisme.
Les expériences de liens internationaux de lutte sont nombreuses: les ouvriers coréens, les dockers de Liverpool, les camionneurs français, le front unitaire contre la fermeture de la Renault à la Belgique, etc. Dans chacun de ces cas les travailleurs ont unifié leur forces au delà des frontières et leur union les a multiplié.
La "marche européenne pour le travail" peut représenter un autre pas en avant vers un front intemational de lutte prolétarienne. Les forces syndacales et politiques qui l'inspirent,  n'en voudraient faire q'un moment de pression de masse sur les gouvernements qui se sont engagés à réviser le traité de Maastricht, afin de leur imposer une plus grande attention aux thèmes du travail et du chômage. Mais il est inutile de faire pression en faveur de l'emploi, si l'on ne met pas en pratique, dans le même temps, une veritable politique de résistence aux licenciements, qui s'affirment de plus en plus partout (même en Suisse, pays qu'on croyait "immunisé" contre les crises economiques.)
Pour lutter sérieusement contre les licenciements, il faut refuser d'empirer nos conditions de travail pour relancer "notre" entreprise. Chaque avancement de l'entreprise comporte une crise pour les travailleurs d'autres entreprises. C'est la verité toute simple que la "globalisation"  nous dévoile: si, par exemple, aujourd'hui la Renault veut fermer l'établissement belge de Vilvoorde, c'est aussi parce que les ouvriers de la FIAT, Volkswagen, Ford ont accepté, partout en Europe, de faire des sacrifices pour augmenter la compétitivité de "leurs" entreprises.
Ce processus, qui marche pour les entreprises, est valable aussi au niveau des politiques d'état: si l'attaque à l’"état social" passe dans un pays, ce sera plus facile de l'étendre aux autres.
Il faut donc donner de la cohérence à l'initiative pour un front intemational de lutte, suivre, développer et renforcer les expériences qui ont dejà été mises en route, en particulier:

- en unifiant le front de lutte pour la défense de l’"état social";
- en unifiant le front de lutte contre les licenciements;
- en unifiant la lutte de résistence contre les prétentions des entreprises et des états qui imposent des sacrifices aux travailleurs pour augmenter leur compétitivité.

L'unione internationale des travailleurs ne pourra pas se développer jusqu'au bout si le mouvement ouvrier de chaque pays continuera à suivre les politiques des syndicats et des partis qui mettent au second plan les exigences des travailleurs pour mettre au premier celles de l'entreprise et de l'economie nationale. Avec cette attitude on ne pourra jamais construire une veritable unité internationale.
La politique du "compromis" avec le capitalisme, celle de la "réforme" du systéme capitaliste, n'est plus en état de produire aucune amélioration des conditions des travailleurs. Les partis et les syndicats qui soutiennent cette politique, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ont dirigé plusieures luttes pour élever la condition de la classe ouvrière. Aujourd'hui, face à la crise du système, ils s'engagent à l'aider pour se relever et se relancer: Pour ça, ils sont disponibles à faire reculer les travailleurs, en renonçant aux conquêtes précédemment acquises.
Mais, et c'est encore plus grave, la politique réformiste du "compromis", en se soumettant aux compatibilités nationales et d'entreprise, provoque  l'accroissement de la concurrence entre travailleurs. Non seulement elle n’arrête pas la politique capitaliste responsable de cette concurrence, mais, au contraire, la rend encore plus puissante .
Pour bloquer l'aggravation des conditions proletaires est nécessaire, donc, mettre en place un front intemational de lutte. Et pour construire un veritable front international il est nécèssaire abandonner toute politique de subordination aux entreprises, aux états, au capitalisme.
Il est nécèssaire, ainsi, lutter pour donner de la force au prolétariat, pour une politique vraiment alternative au capitalisme, une politique vraiment communiste: rien à voir avec le "communisme réel" qui dominait autrefois dans les pays de l'Est, qui n'etait pas du tout communiste, en tant que fondée, comme tout capitalisme, sur le salaire, le capital et le marché.
Les avant-guardes ouvrières, les travailleurs les plus sensibles de chaque pays, sont appelés à s'engager à fond, dans l’union et l’organisation de ses propres forces, pour reconstituer l’unité de la classe ouvrière au niveau. international et pour entreprendre une bataille tous azimuts au. réformisme et à la politique de compromis avec le capitalisme, qui va amener les travailleurs dans une spirale de lutte fratricide.