CONTRE LES DEMOCRATIES IMPERIALISTES D’OCCIDENT

CONTRE LE PEN ET LE FRONT BOURGEOIS ENTIER

CONTRE LE CAPITALISME GLOBALISE’, POUR L’INTERNATIONALISME PROLETARIEN!

 

Les manifestations en France et dans les autres pays, contre la montée électorale du mouvement de Le Pen, sont une sacrée réaction contre le racisme, la xénophobie et les droites.

En tant que communistes internationalistes, nous sommes à coté des travailleurs et des jeunes qui se mobilisent contre toute forme de "lepenisme".

Mais afin que la lutte nécessaire contre des mouvements réactionnaires pareils soit vraiment efficace, il est indispensable et urgent de faire une réflexion de classe, réelle et collective ; elle doit se séparer et prendre ses distances de la campagne (impérialistiquement intéressée) contre Le Pen "le grossier", déchaînée par nos démocraties d’Occident.

D’oÙ vient le grandissant consensus À Le Pen?

Le succès de Le Pen en France – comme celui de Haider en Autriche et d’autres mouvements réactionnaires en Europe – dérive de la capacité de ces forces de réussir à être en syntonie, à dialoguer et à mobiliser de consistants secteurs de travailleurs et de jeunes de plus en plus pénalisés par les mécanismes infernaux du marché mondialisé.

Les Le Pen, les Haider et les autres populistes parlent à la gêne prolétarienne et populaire et ils appellent les travailleurs à défendre activement leur "propre" capitalisme contre les conséquences et les effets anti-sociaux de la globalisation.

Cette politique a pu affecter même le prolétariat, à cause d’une gauche qui a abandonné toute volonté, quoique minime et déviée, de lutte anticapitaliste et anti-impérialiste et qui est de plus en plus déférente et prosternée devant les centres de la finance mondiale.

D’ailleurs – pour en rester au "cas français" – les soi-disant "gouvernements amis" à la Jospin ont mené toutes les politiques de restructuration, de précarisation et d’agression impérialiste objectivement imposées par la crise capitaliste, en dépit des programmes présentés comme soucieux des conditions de vie et de travail des couches sociales subalternes.

CONTRE TOUT FRONT AVEC LES DEMOCRATIES D’OCCIDENT

Les Etats et les gouvernements en train de lever leurs boucliers contre Le Pen, ont massacré eux-mêmes les peuples de l’Irak, de la Yougoslavie, de l’Afghanistan, au nom de la démocratie et de ses "valeurs universelles", apportent eux-mêmes soutien à l’Etat sioniste d’Israël dans la répression infâme des masses palestiniennes et mettent à feu et à sang le Sud du monde quotidiennement par l’oppression et l’exploitation bestiale des masses laborieuses et déshérités.

Les soi-disant "forces démocratiques", qui traitent Le Pen de xénophobe (..les Blair, les Berlusconi, les Aznar, les déchets de la social-démocratie européenne, Schroeder, Fassino etc.), ont applaudi eux-mêmes à l’affaire Endurig Freedom et, concernant les immigrés, mènent eux-mêmes la politique humanitaire d’expulsion, des "accueils" lager, de la chasse au clandestin, de la super-exploitation du travail et du manque de tout droit réel. Ces forces-ci, en Italie comme ailleurs, se trouvent en concurrence, soit qu’elles soient au gouvernement, soit qu’elles soient à l’opposition, dans le rejet des "clandestins" et dans l’usage du contrôle policier.

On ne peut pas manifester avec ces forces, ces "anti-fascistes", "tous ensemble" contre le raciste, "unique et seul" pour antonomase. Ainsi on se met à la suite de sa propre bourgeoisie et de son propre gouvernement et on risque concrètement que les gouvernements et les bourgeoisies européennes capitalisent les mobilisations contre Le Pen. Par là on appelle à l’union sacrée national, visant non seulement les futures affrontements de guerre entre brigands impérialistes - encore « alliés » pour le moment - mais aussi pour appeler aujourd’hui à l’unité interclassiste autour de la patrie !

A ce propos nous voulons signaler les déclarations malséants– les indications de vote pour Chirac – de Bertinotti et Agnolotto qui ont invité, de nouveaux, "à avaler le crapaud " en remettant les mobilisations au représentant politique du front financier et patronal du capitalisme français.

POUR UN CLASSEMENT POLITIQUE DE CLASSE

A ceux qui ressentent justement la nécessité de se battre au sérieux contre Le Pen, le racisme et les droites, nous disons avec franchise extrême et fraternelle, qu’il n’est pas question de mettre en oeuvre une "nouvelle Résistance" ou défier, sur ce terrain, la gauche institutionnelle ou para-institutionnelle.

Le Pen, son idéologie, son mouvement et sa prise sur de considérables secteurs prolétariens ne peuvent être battus que par une politique globale visant tous les ennemis du prolétariat, à partir des centres névralgiques du capitalisme d’où se départent les politiques d’exploitation et d’oppression à l’échelle globale.

Faute d’une telle politique de classe, dans laquelle encadrer la lutte aux droites et au racisme, toute ré-édition de "Résistance" – même la plus déterminée et militante – est destinée, malgré soi, à constituer le support des démocraties impérialistes et ses gouvernements.

Contre l’impérialisme (en habits européens) et les nombreux Le Pen il est nécessaire renouer les fils de la réponse unitaire internationale de classe. Pour cela, à Paris autant que à Rome ou Berlin, on doit repousser sans hésitation toute tentative, plus ou moins ouverte, de remettre les mobilisations des jeunes et du prolétariat aux intérêts et aux enseignes du grand capital. Il faut, par contre, réaffirmer que les ennemis de la classe ouvrière et du prolétariat entier sont les patrons, les gouvernements, les Etats !

Nos ennemis ne sont pas les prolétaires (pas peu de gens) qui suivent Le Pen en France.

Ces travailleurs ont été jetés dans les bras des mouvements réactionnaires par les politiques ruineuses des « gauches » de chez nous. Il est nécessaire et possible d’arracher ces prolétaires des bras mortelles des Le Pen pour construire un front unitaire de classe.

Mais on pourra le faire en mettant en place une lutte concrète contre nos gouvernements (qu’ils soient "amis" ou non) et nos bourgeoisies; en luttant contre les compatibilités, les lois du marché et du profit capitaliste ; finalement en montrant dans les faits qu’il y a une politique de classe réellement capable de se battre au fond pour les intérêts de l’humanité laborieuse.

PAS DE"VOTEZ CHIRAC" OU D’AUTRES PASTICHES SEMBLABLES!!

Le combat qui se déploie en France, et ailleurs, doit se débarrasser définitivement de toute suggestion perdante d’"alliance antifasciste" avec des secteurs bourgeois, en se ré-appropriant d’une politique, d’un programme et d’une organisation de classe et autonome, pour ne pas voir encore le prolétariat engagé en luttes fratricides. La voie de l’unité internationale et internationaliste des exploités est la seule perspective en mesure de battre le capitalisme, ses gouvernements avec les Chirac, Le Pen, Berlusconi dans la place et non dans les urnes…pour ouvrir, finalement, la voie au Socialisme International!!

 

Organizzazione Comunista Internazionalista