Dans les dernières semaines, notre Organisation a été atteinte par un crescendo d’attention de la part de divers quotidiens (en particulier "Libero", "il Giornale" et "il Mattino" de Padoue), qui avait un évident but répressif; concernant cela nous avons divulgué le communiqué ci-joint.
Comme dans le canevas traditionnel et usagé, ces journaux ont estimé devoir cataloguer comme terroriste (!?) la perspective et l’activité de l’OCI. Evidemment, une telle opération n’a pas que nous comme cible. Avec nombre d’autres initiatives des organes d’Etat et de presse, elle vise à effrayer, isoler et réprimer toute effective et cohérente forme d’opposition à l’agression impérialiste en cours, et à la globalisation capitaliste dont cette agression fait partie intégrante. Il n’est pas besoin de rappeler les coups actuellement portés aux associations des immigrés et individuellement aux travailleurs colorés, la criminalisation de l’Islam qui suit de peu de semaines celle des manifestations de Gênes, les perquisitions chez beaucoup de camarades, les pressions à renoncer à un droit de grève déjà très retreint etc.
Dans notre cas, ils veulent surtout atteindre le travail que nous menons pour favoriser la fraternisation et l’unité entre les prolétaires et les mouvements de lutte de l’Occident blanc et les grandes masses laborieuses de l’Islam et de tout le monde, notre nouvelle et ferme proposition de l’internationalisme communiste. Pour faire cela, ils cherchent, naturellement, toute sorte de prétexte et ils préparent, nous croyons, toute sorte de provocation.
Par conséquent, nous demandons à tous les camarades et à ceux qui militent dans les organismes auxquels ce communiqué s’adresse, de prendre acte de cette situation et de remplir les tâches de dénonciation publique et de vigilance qu’elle réclame.
Dans la dernière semaine de différents journaux, nationaux et locaux, ont mis en cause notre organisation, à propos et hors de propos. Par conséquent, il nous semble indispensable apporter des précisions et des rectifications.
Premièrement: l’Organizzazione Comunista Internazionalista n’a rien de "soi-disant". Elle est une petite – cela est vrai - organisation communiste, à présent l’objet d’une publicité excessive et intéressée, qui a des sièges, un magazine ("Che fare") régulièrement enregistré et présent en Internet, qui fait des réunions absolument non secrètes, et qui mène une activité de propagande et d’agitation publique. Il a été possible tomber sur cette activité non seulement à Gênes (c’est arrivé au vice-directeur de «Libero») ou dans les récentes manifestations contre la guerre, mais aussi auprès de nombre d’usines, d’écoles, de marchés et de quartiers des principales villes italiennes.
Dans ces lieux nous avons coutume de distribuer des tracs et de dialoguer avec les gens; il ne nous appartient pas la pratique de «laisser» ou «faire trouver» des tracs, ni un seul ni – d’autant plus – en paquets.
Deuxièmement, l’OCI ne peut aucunement être réputée proche de l’idéologie et de la pratique des Brigades Rouges et du stalinisme, avec lesquels elle polémique depuis toujours. Nous sommes une organisation marxiste, qui applique le marxisme classique (que vous avez donné pour mort énormément de fois) aux présentes et explosives contradictions du capitalisme décadent.
S’il vous faut nous coller une étiquette à tout prix, voilà la seule que nous acceptons et revendiquons, car elle seule correspond à la réalité. Mais vous êtes au courant, peut-être, et le but de ce rapprochement si évidemment faux est, peut-être, de préparer le terrain d’une action répressive ou de quelque provocation. Est-ce que nous nous trompons?
Ensuite, ils nous accusent de «revendiquer quasiment» les actes de 11 septembre contre le Pentagone et les Twin Towers. En réalité, ainsi que d’autres non pas supposés de marxisme (les catholiques Benjamin et Nogaro, par exemple, pour ne pas dire des millions de «personnes communes»), nous avons vu ces actions comme un acte de réaction et de résistance par rapport à l’ouvrage de ravage, de rapine, d’exploitation, de violence indicible que les grandes puissances de l’Occident effectuent depuis des siècles sur la peau des peuples islamiques. Et nous avons affirmé, avec des millions et millions d’opprimés de tous les continents, que c’est là le véritable, le grand terrorisme contre lequel il faut lutter. Est-ce que les choses ne sont pas comme ça?
Voilà pourquoi il est plutôt étrange affirmer que l’OCI «instigue» les masses arabes et islamiques «à la lutte armée contre les Etats Unis, l’Otan et les multinationaux». Il ne résulte pas qu’il en ait besoin, comme rien ne pourrait les instiguer davantage que l’action quotidienne, de paix et de guerre, des Etats Unis, de l’Otan et des multinationaux.
Par contre, oui, nous incitons les travailleurs et la jeunesse la plus saine de l’Occident à ne pas rester inerte et indifférente face au massacre actuel et à ceux qui se préparent. Et à voir des frères de classe dans les opprimés de l’Islam e de tout le Sud du monde, nouvellement agressés par notre «supérieure civilisation» en Afghanistan, en Palestine, en Iraq. Nous les incitons à se ranger à leur coté sans conditions, à s’unir et se fondre dans une seule lutte. Comme d’ailleurs il est naturel.
Qu’est-ce que devraient faire de différent les prolétaires des Etats Unis ou italiens, dont l’existence même est de plus en plus précarisée et mortifiée par la dictature du capital, bien avant de 11 septembre? Se mettre sous l’autorité des Bush, des Berlusconi, des requins de la finance ou des boss des hiérarchies militaires, qui sont les exécutants de cette dictature, et souscrire une guerre qui vise à les écraser eux- même?
Finalement, la formule «Faux, marteau et demi-lune» ne résume pas notre position. Notre perspective va au-delà de la fondamentale solidarité qu’aujourd’hui (et hier) nous avons exprimé par rapport aux exploités et aux immigrés arabo-islamiques. Elle a le but de constituer un seul front, international et internationaliste, entre les exploités de tous les Pays du monde. Un front qui va du prolétariat occidental aux ouvriers coréens et chinois, du peuple de Durban à celui de Seattle, des femmes de la marche mondiale de Washington aux Mères de Plaza de Mayo et, si cela ne va pas scandaliser, même les éleveurs et les paysans en lutte contre la toute puissance des multinationaux agroalimentaires. La formule qui résume bien notre activité est celle ancienne mais très fraîche: «Prolétaires de tout le monde unissez-vous!». Unissez-vous pour conquérir le communisme. Voilà ce qui est notre mandant et, ensemble, notre mandat. Ne perdez pas votre temps à chercher ailleurs.
21 octobre 2001